Sainte Hildegarde de Bingen

“Lorsque l’âme et le corps fonctionnent en parfaite harmonie, ils reçoivent la récompense suprême de la santé et de la joie.”

Voici un résumé de la vie d’Hildegarde de Bingen,

inspiré largement de l’article de wikipédia et de sources reçues lors d’une retraite prêchée par le père Pierre DUMOULIN Prêtre du diocèse de Marseille, théologien, bibliste et auteur de divers ouvrages sur sainte Hildegarde.Actuellement directeur des études à l’Institut de Sciences et Théologie des Religions à Marseille.

Hildegarde de Bingen est née en Allemagne en  1098 à Bermersheim vor der Höhe et morte le 17 septembre 1179 à Rupertsberg (près de Bingen).

Elle devient  religieuse bénédictine. Mystique, compositrice, femme de lettres et supérieure de trois abbayes dont deux qu’elle fonda, elle devient la conseillère des plus grandes personnalités politiques de l’Europe.

Dixième enfant d’une famille noble du Palatinat, dont les parents Hildebert et Mathilde sont probablement issus du comté de Spanheim, Hildegarde naît aux environs de 1098. Elle est très jeune favorisée d’une grande foi et de visions mystiques : « Dans la troisième année de mon âge j’ai vu une telle lumière que mon âme en a été ébranlée, mais à cause de mon enfance je n’ai rien pu en dire ».

À l’âge de huit ans, elle entre au couvent des bénédictines de Disibodenberg sur le Rhin, dans le diocèse de Mayence, pour son instruction sous la tutelle de Jutta de Sponheim. Elle prononce ses vœux perpétuels et reçoit vers l’âge de quatorze ou quinze ans le voile monastique des mains de l’évêque Othon de Bamberg, qui de 1112 à 1115 remplace l’archevêque Adalbert de Mayence, prisonnier de l’empereur Henri V.

Lorsque Jutta meurt en 1136, Hildegarde est élue abbesse de Disibodenberg, à l’âge de 38 ans.

Elle commence à 43 ans à consigner les visions qu’elle a depuis l’enfance, dans le Scivias (du latin : sci vias Dei, « sache les voies de Dieu »).

En 1147, elle fonde l’abbaye de Rupertsberg.

L’approbation du pape Eugène III lors d’un synode réuni à Trèves fin 1147 – début 1148 encouragea Hildegarde à poursuivre son activité littéraire. Elle achève le Scivias, composé en 1151. Puis elle écrit le Liber vitae meritorum entre 1158 et 1163 et le Liber divinorum operum entre 1163 et 1174.

Sa fécondité spirituelle est telle que les vocations affluent et qu’elle en fonde, en 1165, l’abbaye d’Eibingen.

Elle est attentive à ce que les les religeuses dont elle a la charge aient une éducation globale de l’âme, de l’esprit et du corps avec ses cinq sens, leur proposant chant, musique, danse et nourriture saine pour une vie de prière fervente.

La plupart de ses écrits sont réunis dans un grand livre (le Riesencodex) conservé à la bibliothèque régionale de Hesse à Wiesbaden en Allemagne. Bernard de Clairvaux lui-même lui a assuré que ses visions étaient des grâces du ciel.

En tant que religieuse bénédictine, elle accueille et soigne beaucoup de ses contemporains dans la tradition de sa famille spirituelle.  Sa médecine combinant des éléments savants de grands auteurs, des ressources locales de médecine populaire et les révélations qu’elle reçut tout au long de sa vie, les résultats obtenus par ses soins firent rapidement grandir sa renommée de son vivant.

Elle

Les ouvrages d’Hildegarde de Bingens sont au nombre de trois :

Liber divinorum operum simplicis hominis, ou Livre des œuvres divines,

est un mélange de théologie et de philosophie naturelle, où elle expose ses idées en visions cosmiques. L’organisation de l’univers et la nature de l’Homme ont pour origine commune la création divine. Les deux ne peuvent être séparés. De grandeur différente, ils ont été construits selon les mêmes proportions. Un principe d’analogie universelle fait de l’Homme un petit monde dans le grand (microcosme dans le macrocosme). L’Homme est le miroir du monde qu’il reflète par l’organisation de son corps. Dans un de ses manuscrits, conservé à Lucques, on trouve une miniature représentant un homme aux bras étendus dans un cercle (recevant toutes les influences cosmiques), dont le dessin sera modernisé par Léonard de Vinci dans l’Homme de Vitruve.

Hildegarde de Bingen écrit ses visions telles qu’elles lui apparaissent, en donnant sa voix à celle de Dieu qui parle par elle : «Tout ce que j’ai écrit en effet lors de mes premières visions, tout le savoir que j’ai acquis par la suite, c’est aux mystères des cieux que je le dois. Je l’ai perçu en pleine conscience, dans un parfait éveil de mon corps. Ma vision, ce sont les yeux intérieurs de mon esprit, et les oreilles intérieures qui me l’ont transmise, […] Exclusivement, j’exposais ce que m’offraient les secrets du ciel. C’est alors que je réentendis la voix, qui, du ciel, m’instruisaient. Et elle disait : ‘’Écris ce que je te dis!’’»

Dans ses dix visions du Liber divinorum operum simplicis hominis, Hildegarde dicte au grand théologien Volmar ce qu’elle entend et voit. Ce dialogue est retranscrit dans les Œuvres Divines du Ciel : « Je contemplai alors dans le secret de Dieu, au cœur des espaces aériens du midi, une merveilleuse figure. Elle avait apparence humaine. La beauté, la clarté de son visage étaient telles que regarder le soleil eût été plus facile que regarder ce visage. Un large cercle d’or ceignait la tête. Dans ce cercle, un deuxième visage, celui d’un vieillard, dominait le premier visage ; son menton, sa barbe frôlaient le sommet du crâne. De chaque côté du cou de la première figure se détachait une aile…»

La première vision d’Hildegarde, dans le Livre des œuvres divines, est celle de la Trinité, à l’origine de l’univers et de l’homme. L’homme, à l’image du cosmos, est une œuvre divine.

 

Physica, ou De la nature,

est une description peu ordonnée de plantes et d’animaux. Elle décrit près de 300 plantes, la plupart selon une observation personnelle, 61 sortes d’oiseaux et autres animaux volants (chauve-souris, insectes…), et 41 sortes de mammifères. Les exposés visent un but thérapeutique, et Hildegarde indique les remèdes qui peuvent être obtenus à partir de chaque plante ou organe animal.

Hildegarde de Bingen utilise ainsi tout ce que la nature pouvait lui offrir en matière de traitements : les simples (plantes locales), mais aussi les minéraux. “La création tout entière à laquelle Dieu donna forme dans les hauteurs comme dans les profondeurs, Il l’a conçue pour servir l’homme.”.

Elle attribue ainsi des vertus protectrices, curatives ou purificatrices aux minéraux, suivant en cela des pratiques antiques, fondées sur les siècles de traditions médicales, sa propre observation, son bon-sens ainsi que des révélations divines. “Dans l’ensemble de la création sont cachées de secrètes vertus curatives qu’aucun homme ne peut connaître, si elles ne lui sont pas révélées par Dieu.”

Les sciences actuelles de géologie, d’analyse des composants des aliments ou des plantes, ainsi que des études empiriques menées par des instituts sérieux en Allemagne notamment, démontrent actuellement la pertinence de ses recommandations.

Causae et curae, Les causes et les remèdes

débutent par un exposé sur la théorie des humeurs. Hildegarde se serait inspirée de Constantin l’Africain, et à travers lui, des médecins antiques comme Hippocrate, Galien ou Dioscoride, ainsi que des médecins arabes.

Elle conçoit la théorie des quatre humeurs, non pas comme des liquides organiques, mais comme des ensembles de tendances, de prédispositions et de réactions morbides, sur un double plan physique et spirituel. Elle applique cette théorie à la création de l’homme par Dieu, à partir de l’eau et de la terre. Le créateur aurait d’abord créé la forme extérieure de l’homme, puis a comblé le vide par des organes. Hildegarde reprend l’idée d’Aristote selon laquelle le cœur est le siège de l’âme et du principe de connaissance. Elle s’intéresse ainsi à la mélancolie, qu’elle voit dans l’histoire de l’Homme comme une conséquence du péché originel chrétien : « Au moment où Adam a désobéi à l’ordre divin, à cet instant même, la mélancolie s’est coagulée dans son sang ».

Le corps est la demeure de l’âme avec une porte, des fenêtres et une cheminée. L’âme fait entrer et sortir les pensées comme par la porte (le cœur), le cerveau est la cheminée de l’âme qui discerne et évacue les mauvaises pensées. Les fenêtres apportent la lumière, « les yeux sont les fenêtres de l’âme. On peut voir l’âme d’un homme dans ses yeux ».

La médecine populaire allemande tient aussi une large place dans ses écrits. Hildegarde fusionne des éléments multiples et variés : médecine savante et populaire, Bible et Foi chrétienne, philosophie antique et début de la scolastique. Le savoir encyclopédique d’Hildegarde serait lié à sa situation géographique, aux liaisons fluviales d’une région rhénane, communiquant aussi bien avec la mer noire (Danube) qu’avec la Méditerranée (Rhin, Saône, Rhône), lui donnant accès à de nombreuses sources.

Les oeuvres musicales d’Hildegarde de Bingen

Hildegarde a composé plus de soixante-dix chants liturgiques, hymnes et séquences, dont certains ont fait l’objet d’enregistrements récents par des ensembles de musique médiévale notamment Sequentia : Ave generosa, Columba aspexit, O presul vere civitatis… Ce dernier est un hommage à Disibod, moine irlandais du VIIe siècle fondateur du monastère double de Disibodenberg, dont Hildegarde fut la biographe. L’ensemble des chants forme la collection Symphonia harmoniae celestium revelationum (Symphonie de l’harmonie des révélations célestes), qu’elle mit en musique. Ces chants sont contenus dans le Codex Villarensis conservé dans la bibliothèque de l’Abbaye de Termonde.

Elle a aussi composé un drame liturgique intitulé Ordo virtutum (« Le jeu des vertus »), qui comporte quatre-vingt-deux mélodies et met en scène les tiraillements de l’âme entre le démon et les vertus.

Hildegarde est aussi connue dans le domaine linguistique car elle élabora  une langue artificielle ou langue construite écrite et parlée par elle seule, la Lingua Ignota.

Le culte chrétien rendu à Hildegarde de Bingen:

Hildegarde fut parmi les premiers saints pour lesquels une procédure officielle de canonisation fut appliquée, mais la procédure était si longue qu’aucune des quatre tentatives de canonisation ne fut menée à son terme (la dernière se déroula en 1244, sous le pape Innocent IV), et Hildegarde resta une bienheureuse. Cependant, elle fut très vite qualifiée de sainte par le peuple, et à la fin du XVIe siècle, comme elle était l’objet d’une dévotion de longue date, son nom fut inscrit au martyrologe romain sans autre formalité, avec le titre de sainte.

Le 10 mai 2012, le pape Benoît XVI étend le culte liturgique de sainte Hildegarde à l’Église universelle, dans un processus connu sous le nom de « canonisation équipollente », ou canonisation équivalente. Le 28 mai 2012, Benoît XVI annonce la proclamation d’Hildegarde de Bingen comme Docteur de l’Église, qui a eu lieu le 7 octobre 2012, faisant d’elle la quatrième femme Docteur de l’Église après Catherine de Sienne, Thérèse d’Avila et Thérèse de Lisieux. Cette reconnaissance en théologie est la plus haute de l’Église catholique, affirmant par là même l’exemplarité de la vie mais aussi des écrits d’Hildegarde comme modèle pour tous les catholiques.

Elle est fêtée le 17 septembre.

La châsse contenant les reliques d’Hildegarde est conservée dans l’église paroissiale d’Eibingen (de) près de Rüdesheim am Rhein25.

En 1965, des pélerins allemands apportent un coffret contenant les reliques d’Hildegarde et de Saint Bernard de Clairvaux au sanctuaire de Lourdes, les reliques sont actuellement conservées dans la chapelle ‘Pax Christi’ à la Basilique Saint-Pie X de Lourdes.

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